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L’héliodermie ou vieillissement cutané lié au soleil


Les rayons ultraviolets A et B, les infrarouges et la lumière visible atteignent et pénètrent la peau.

Plus de 90% des UVB sont arrêtés par l’épiderme dont 70% par la couche cornée (couche la plus superficielle). L’épiderme stoppe aussi les UV A mais 20% arrivent quand même jusqu’au derme.
Ces 20% ont des conséquences dramatiques car ils provoquent 2 types de dommages au niveau de la peau :

– Une atteinte directe de l’ADN, des protéines de la peau, acides nucléiques, des fibroblastes, de la kératine et de la mélanine.

– Secondairement, les rayons UVA et UVB engendrent des radicaux libres avec atteinte des membranes des cellules de la peau et de l’ADN, une atteinte des informations génétiques cellulaires et donc tout ceci entraîne une altération de la réparation des dommages cellulaires car les cellules de la couche basale de l’épiderme qui font le renouvellement cutané sont donc atteintes.

Le résultat est un vieillissement cellulaire accéléré, voire même la mort cellulaire ou des cancers.

Le vieillissement cutané prématuré photo induit se manifeste en premier lieu par des taches pigmentaires plus ou moins foncées qui apparaissent sur les zones exposées comme le dos des mains et le visage.
Elles sont dues aux mélanocytes qui fonctionnent beaucoup plus.
Ces troubles de la pigmentation qui se traduisent par des taches hyper pigmentées peuvent aussi se traduire per des tâches hypo pigmentées à type de petites tâches blanches d’hypomélanose en gouttes sur les membres.

Certaines tâches sont rugueuses et présentent même une épaisseur, ce sont les kératoses séborrhéiques.
Par endroit ces épaississements localisés de la peau peuvent présenter un léger saignement lorsqu’on les gratte et il faut les surveiller car elles peuvent s’avérer précancéreuses.

La peau peut aussi être très amincie avec une atrophie dermo épidermique plus intense sur les zones photo exposées.
Puis apparaît un purpura (aspect d’hématome sous cutané spontané) et des lésions à type de pseudo-cicatrices stellaires dépigmentées secondaires à des traumatismes minimes.
L’amincissement de la peau avec l’âge est un autre stigmate du vieillissement qui comporte une atrophie du derme et de l’épiderme.
Cette peau amincie, atrophiée sèche provoque des démangeaisons.
Des télangiectasies sont visibles (dilatation de petits vaisseaux sanguins éclatés comme dans la couperose).
Les rides sont aussi d’autres signes du vieillissement normal avec même relâchement important de la peau lié à la raréfaction du tissu conjonctif.

Bien sûr, la majorité de ces signes du vieillissement cutané survient au fil des années mais le soleil aggrave sérieusement et accélère énormément l’apparition de tous ces symptômes, ce qui est évident sur les parties exposées.
On considère d’ailleurs que 80% du vieillissement au niveau de la peau du visage est lié au soleil.
C’est un vieillissement cutané prématuré dû à l’intense exposition au soleil. Il commence à se manifester 10 à 20 ans après l’exposition au soleil ou aux UV artificiels.

Les excès de bronzage accélèrent donc le vieillissement de la peau.

Ce vieillissement cutané prématuré, intensifié favorise l’irritation cutanée et ralentit la cicatrisation et la peau devient plus perméable aux allergènes mais aussi aux diverses substances avec lesquelles elle se trouve en contact.

De même, lors de ce processus, la perception sensorielle et thermique diminue.

Tout ce processus de vieillissement cutané est lié à l’exposition solaire chronique mais il faut savoir qu’il existe de nombreuses différences d’une personne à une autre.
Les différents facteurs entrant en ligne de compte sont bien sur l’âge, le phototype (les peaux claires sont plus fragiles que les peaux mates), la génétique mais aussi, ne l’oublions pas : le tabac, l’alcool, une alimentation déséquilibrée.

Alors, la prévention par une bonne photoprotection reste l’essentiel du traitement du vieillissement cutané.
Cette photoprotection doit commencer très tôt dans la vie (comme pour la prévention des cancers de la peau).
L’idéal est de garder un vêtement sous le soleil ainsi que le port d’une casquette ou d’un chapeau à larges bords lors des activités en extérieur.
De même il faut choisir une photoprotection active sur les UVB et les UVA.
Choisir un indice élevé en en remettant maximum toutes les 2 heures car aucune crème solaire ne protège plusieurs heures d’affilée.

Docteur DENJEAN qui aime voir une belle journée ensoleillée mais qui n’aime pas être sous le soleil…..

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La lucite estivale bénigne


C’est la plus fréquente des photo-dermatoses.
Elle atteint surtout les femmes jeunes, quelque soit le phototype.
L’éruption de la lucite estivale bénigne «ou LEB» survient dès le 2ème jour et est visible par de petits boutons rouges comme des piqûres d’orties, voire de cloques et elle survient dans les heures qui suivent l’exposition solaire.
La lucite estivale bénigne est due à l’action des UVA, et peut parfois aussi apparaître avec les UVA artificiels.
Cette éruption se localise sur les zones exposées au soleil et atteint principalement le décolleté, les épaules, les bras, parfois même les jambes.
Les démangeaisons sont intenses et font penser à celles provoquées par des orties et durent plusieurs jours, voire plus, si l’exposition persiste.
Le Dermatologue donne dans ce cas un traitement local à base de cortisone.
Pour les prochaines expositions, il est conseillé de prendre des compléments alimentaires riches en antioxydants, surtout en bêta-carotène. Il faut commencer le traitement au moins 15 jours avant de partir au soleil.
Il faudra habituer la peau aux rayons solaires et faire des expositions progressivement croissantes avec une forte protection solaire (indice 50).
Il faut être vigilant sur la prise médicamenteuse car de nombreux médicaments sont photo sensibilisants : pilule, certains antibiotiques surtout les cyclines prescrites dans l’acné, certains anti inflammatoires, les antidépresseurs, les hypocholestérolémiants.
Sans toutefois oublier certains diurétiques et certains traitements prescrits pour le cœur ou le diabète.
Et enfin certains médicaments anti cancéreux sont eux aussi photo sensibilisants.
Ne pas hésiter à demander à votre médecin, surtout en période estivale.
Si ces médicaments vous sont indispensables, protégez-vous avec des vêtements couvrants, de la crème écran total et promenez vous plutôt côté ombre et non côté soleil sans oublier les risques de réverbération à la plage, à la neige ou même derrière un pare brise ou une fenêtre.

Docteur DENJEAN qui est toujours en vigilance maximum contre les effets du soleil.

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Les UV artificiels responsables de cancers cutanés.


Il ne faut pas se voiler la face comme le font certains, les cabines de bronzage favorisent les cancers de la peau.

Une récente étude épidémiologique américaine a prouvé que les personnes qui s’exposent aux lampes à UV multiplient par 1,5 le risque de développer un cancer spinocellulaire de la peau pouvant métastaser et par 2,5 un cancer basocellulaire (le plus courant à évolution locale moins grave mais pouvant être nécrosant).
Si c’est un jeune de moins de vingt ans, ces risques sont nettement plus élevés.

Une précédente étude européenne avait de plus mis l’accent sur l’interaction entre l’usage de ces lampes à bronzer et les mélanomes, forme la plus grave des cancers de la peau.

Et pourtant, bien qu’on le sache, il y a de plus en plus d’adeptes dans le monde.
Et malgré toutes les campagnes d’informations et de sensibilisation sur le danger des UV.

De plus, il ne ne faut surtout pas oublier les effets secondaires oculaires (dégénérescence maculaire de la rétine, cataracte, cancers…) ou même une photokératoconjonctivite lors de l’exposition solaire sans lunettes de protection.

Une étude vient d’être publiée dans la revue Jama Dermatology en faisant le point sur l’impact sanitaire des cabines de bronzage.

Des chercheurs de l’université de Californie ont rassemblé les résultats de 88 études consacrées à ce phénomène, études comprises dans une période entre 1992 et 2013.

Ces différentes études ont porté sur plus de 400000 personnes en Europe, aux Etats-Unis et en Australie.

Suite à cette synthèse les chercheurs estiment que 3 personnes sur 10, dans le monde, ont fréquenté un centre de bronzage artificiel.

C’est en Europe du Nord et de l’Ouest que la fréquentation est la plus importante avec 41,6% d’adultes concernés !

Aux Etats-Unis et au Canada, ils sont 35,4% à utiliser ces types d’appareils.

Mais en Australie, où les campagnes de prévention sur les dangers des UV sont multiples et efficaces, seulement 10,7% des adultes ont fréquenté une cabine de bronzage.

Mais pour les auteurs de cette enquête il y a nettement plus inquiétant, cela vient du fait que la jeune génération est de plus en plus attirée par le bronzage artificiel; 55% des étudiants en université et 19,3% pour les adolescents auraient au moins une fois dans leur vie utilisé une lampe UV.

«Parce que le risque de mélanome et des autres cancers de la peau est plus élevé chez les personnes exposées au bronzage artificiel au début de leur vie, le fait que nous ayons constaté que de nombreux étudiants et adolescents ont déjà été exposés est très inquiétant. Le taux de cancer de la peau dans ce groupe très sensible devrait être encore plus élevé dans les prochaines décennies», déclarent les chercheurs.

Ils estiment que les lampes UV pourraient causer 450000 cancers de la peau d’origine non mélanocytaire et plus de 10000 mélanomes chaque année, dans le monde.

«Ce qui nous inquiète, c’est que le bronzage artificiel est de plus en plus populaire. Alors que les taux de tabagisme sont en baisse dans les pays occidentaux, il est possible que le nombre de cancers de la peau induits par les cabines de bronzage finissent par dépasser celui des cancers du poumon dans les années à venir», concluent les auteurs de cette étude.

Rappelons que dans l’ensemble les cabines de bronzage émettent surtout des UVA connus pour favoriser le bronzage mais ils induisent des altérations profondément dans la peau.
Les UVA sont responsables de la survenue du mélanome malin,et de l’atteinte du système immunitaire cutané.

Les UVB responsables des coups de soleil sont impliqués dans le vieillissement cutané ( en association avec les UVA)

On dépiste 90000 nouveaux cas de cancer de la peau par an et ce chiffre double irrévocablement tous les dix ans.
Le nombre de mélanomes double tous les 10 ans et selon une étude française publiée dans le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH), le nombre de décès pourrait s’élever à 2288 dans les 30 prochaines années si l’habitude des Français de s’exposer aux cabines UV ne s’arrête pas.
Récemment la Ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé la prochaine publication d’un décret visant à durcir la réglementation des cabines de bronzage. Ce décret a d’ailleurs été déposé par l’ancien gouvernement, dont le but est d’absolument mieux protéger les adeptes d’appareils aux ultraviolets artificiels.

Je ne suis pas sûre que cela suffise quand on voit l’impact des campagnes anti tabac mais au moins les utilisateurs ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas.

Mais quel dommage quand on sait que pour un avoir un teint hâlé, certaines et certains préfèrent jouer à la roulette russe avec leur vie.

Je rappelle, que comme chaque année, les Dermatologues français accueilleront gratuitement le public dans des centres de dépistage spécifiques, pour un dépistage gratuit des cancers de la peau.

Docteur DENJEAN qui a une peau très claire et qui pour rien au monde ne cherche à bronzer….

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L’index UV


Nous sommes constamment exposés aux rayons ultraviolets (UV) de façon plus ou moins importante selon la saison, notre profession si elle a lieu en extérieur, notre type de peau, etc…
Le soleil que tout le monde recherche est très souvent un faux ami.

En effet, le spectre solaire est composé de rayons électromagnétiques d’énergie et de longueurs d’ondes variables.
Ils vont pénétrer plus ou moins profondément dans la peau et entraîner des effets biologiques importants qui vont se révéler aussi bien bénéfiques que néfastes. Parmi eux, les ultraviolets.
Cependant, ce ne sont pas les UV qui améliorent notre humeur et notre mental, mais seulement la lumière visible (les UV sont invisibles).
C’est en effet elle qui agit sur la mélatonine, hormone qui agit sur nos rythmes biologiques et sur notre moral.

Les UV et IR, c’est quoi exactement ?

Le rayonnement ultraviolet est un rayonnement électromagnétique dont la longueur d’onde est intermédiaire entre celle de la lumière visible et celle des rayons X.

Le rayonnement infrarouge (IR) est un rayonnement électromagnétique d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière visible.

Il existe 3 types d’ultraviolets : les UVA (400-315 nm), les UVB (315-280 nm) et les UVC (280-10 nm).

Les UVC sont les plus courts, les plus puissants, les plus nocifs.
Heureusement, ils n’atteignent pas la surface de la terre, car la couche d’ozone les arrête.
C’est pourquoi le trou dans la couche d’ozone est particulièrement dangereux.

Les UVB, moins puissants que les UVC, sont partiellement filtrés par l’atmosphère.
Sur notre peau, ils sont arrêtés par la couche cornée et n’atteignent pas le derme.
Ils sont responsables des cancers de la peau et des cataractes ( protéger les yeux avec de bonnes lunettes de soleil, un chapeau ou une grande visière ).
Rappelons que l’incidence des cancers de la peau a notamment doublé en 20 ans et c’est à ce jour une des premières causes de mortalité par cancer chez les jeunes adultes.
Ce sont également eux qui sont responsables des coups de soleil qui peuvent être de graves brûlures cutanées, mais aussi du bronzage (lié à la multiplication des mélanocytes et des grains de mélanine).
Le bronzage étant une protection que crée l’organisme pour se protéger.
Les UVB sont indispensables à la synthèse de vitamine D qui fixe le calcium des os et qui joue un rôle fondamental sur la structure de l’épiderme.

Les UVA sont les UV les plus faibles sur le plan énergie, mais ils pénètrent plus profond dans la peau, jusqu’au derme superficiel.
Ils sont impliqués dans le mécanisme du bronzage en faisant migrer les gains de mélanine vers la surface de la peau.
À un degré moindre que les UVB, ils sont aussi impliqués dans le coup de soleil, en cas de surexposition.
Les UVA sont les plus grands responsables du vieillissement cutané et de l’apparition des rides : Ils altèrent les fibres d’élastine et de collagène, les protéines de la peau et donc provoquent des lésions irréversibles.
La peau abimée par le soleil restera sensible à vie et devra être encore plus protégée.

Il faut savoir que les UV sont plus nombreux entre 12 heures et 16 heures.
Il faut aussi tenir compte de la réverbération :
Les UV sont réfléchis par l’eau (5% des UV réfléchis), le sable (20 % des UV réfléchis), l’herbe (5 % des UV réfléchis) et surtout la neige (85 % des UV réfléchis). Et plus on monte en altitude, plus ils sont nombreux.

Pour quantifier l’intensité du rayonnement UV, l’Organisation Mondiale de la Santé a mis au point l’index UV dont j’ai parlé dans mon article précédent.

En France, l’été, l’index UV atteint 7 – 8 en bord de mer.
L’index UV augmente par ailleurs de 10% par 1000 mètres d’altitude. Il augmente de même dans les cas où la réflexion est très importante : neige à la montagne, sable et eau en bord de mer en été (ne pas oublier que l’écume dans le sillage d’un bateau double la quantité d’UV reçue).
La météo donne maintenant l’index UV, chaque jour pendant l’été et pourra certainement aider à savoir comment il suffit de se protéger.

Enfin un mot sur les IR :

Le rayonnement infrarouge (IR) est un rayonnement électromagnétique d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière visible mais plus courte que celle des micro-ondes.

Les IR (infrarouges) pénètrent jusqu’aux couches profondes de la peau. Ils font peu bronzer et créent un phénomène de vasodilatation qui peut entraîner de petits problèmes circulatoires.
Ils donnent une sensation de chaleur agréable certes mais aussi ils déshydratent et induisent un sécheresse cutanée.

Un dernier mot sur les UV artificiels en cabine :

C’est fortement déconseillé car dangereux pour la peau. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ils ne préparent pas du tout la peau à l’exposition solaire car ils n’épaississent pas la peau. Ils n’ont pas non plus d’impact sur notre moral comme l’aurait une exposition au soleil puisque c’est la lumière qui agit sur notre humeur.

Il est clair que les explications médiatiques troublent la compréhension de tout un chacun.
Le besoin exprimé en exposition solaire et au bronzage rapide, ainsi que les effets sur le moral, sont en opposition avec la sauvegarde de la peau sur plusieurs décennies.
C’est pourquoi je tenais à rendre compréhensible les effets des UV.
Je compte sur votre compréhension pour relayer celle ci auprès de vos proches auxquels vous tenez tant. Les cancers sont toujours dramatiques quand ils sont constatés beaucoup trop tardivement. Tous les Dermatologues informent, encore et encore, mais chaque année les cancers de la peau progressent car cette information ne semble pas atteindre sa plénitude.

Docteur DENJEAN qui se protège toujours du soleil….

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